vendredi 26 avril 2013

Nathan Hines : « O’Connell, c’est juste un bon deuxième-ligne…»



Le deuxième-ligne écossais de l’ASM connait bien le rugby irlandais pour avoir porté les couleurs du Leinster pendant deux saisons avec lequel il remporta un titre de champion d’Europe en 2011. Après avoir battu deux fois son ancien club en poule, il s’attaque au grand rival des Dublinois et à son capitaine, Paul O’Connell.

Après le Leinster l’an dernier, c’est le Munster qui se présente à l’ASM en demi-finale. Vous auriez préféré jouer les Harlequins ?
Non pas du tout. Les Harlequins étaient favoris en quart de finale mais le Munster a sorti un gros match. Cela ne me gêne pas que ce soit le Munster. On se prépare pour jouer n’importe qu’elle équipe. A nous de trouver leurs points faibles et d’appuyer dessus. Le Munster a une grosse expérience en H Cup, ils ne sont pas bien placés en Ligue celte alors ils auront envie de jouer cette H Cup à fond.

Tu connais bien cette équipe pour avoir passé deux saisons au Leinster…
Il y a eu quelques changements depuis deux ans. Des jeunes sont arrivés comme Donnacha Ryan, Peter O’Mahony ou Simon Zebo. La troisième-ligne a rajeuni, le Munster est plus dangereux avec ces jeunes mais le style de jeu est resté le même. Le Munster, c’est très fort en conquête avec un Ronan O’Gara qui met la pression chez toi au pied. Ce ne sont pas des clichés, c’est le Munster. Ils veulent d’abord gagner du terrain et mettre la pression.

Doit-on s’attendre à un match différent que contre le Leinster l’an dernier ?
On ne peut pas comparer les deux équipes, les deux demi-finales et si on ne joue pas à notre niveau, nous allons perdre tout simplement. Il faut respecter les bases. Contre le Leinster l’an dernier, on a eu les opportunités mais nous n’avions pas su les prendre. Cette fois, il faut les saisir ! Si on les empêche d’avancer devant, cela va passer. Sinon…

« Nous avons encore beaucoup bossé les rucks car il est important d’avoir les ballons vites de notre côté. »

La bataille des rucks va-t-elle encore faire rage ?
C’est un peu différent du Leinster. Le Munster aune façon très particulière de plaquer. Les joueurs irlandais te plaquent en haut du corps au niveau du ballon pour que tu ne puisses pas le libérer rapidement. Ils t’étouffent, forment un maul et si le ballon ne sort pas, l’arbitre leur rend le ballon. L’introduction en mêlée sera pour eux. Cela a bien marché contre les Harlequins. A l’ASM, nous sommes conscients de cette phase de jeu. A nous d’être vigilants.

C’est la clé du match ?
L’an dernier, nous étions déjà au point sur les zones de rucks mais cette saison, nous avons encore beaucoup bossé sur cette phase de jeu car on peut gagner des matches dans ce domaine. C’est un secteur prioritaire, encore plus contre les Irlandais et en fin de saison. Il est important d’avoir les ballons vites de notre côté. Contre Montpellier, nous, les avants, nous étions très contents car dès qu’il y avait un intervalle de plus de 50 centimètres, les trois-quarts s’y engouffraient. Cela fait plaisir. Mais contre le Munster, qui garde beaucoup et longtemps le ballon, tu as tendance à te précipiter dès que tu l’as. Tu veux vite l’utiliser, attaquer. Cela te rajoute de la pression.

En face de toi et de Jamie, il y aura Paul O’Connell, un monument du rugby irlandais. Qu’est-ce qu’il représente pour toi ?
O’Connell, c’est juste un bon deuxième-ligne pour moi…Il a longtemps été blessé et il a été homme du match contre les Harlequins. C’est la poutre de ce pack et le Munster joue mieux avec lui. En dehors du rugby, c’est quelqu’un de serein, de sérieux mais il n’est pas aussi bosseur qu’un Jonny Wilkinson. Il ne va pas faire trois heures d’entraînement en plus. Paul est sérieux, il bosse il fait tout ce qu’il faut. Mais il lui manque un peu de rythme. Enfin, c’est ce qu’il disait…

En décembre 2008, Jamie Cudmore avait pris un rouge pour une bagarre avec O’Connell et cinq semaines de suspension…
Jamie a changé, il est plus calme, il est moins pénalisé, prend moins de cartons…Dan une demi-finale de H Cup, tu n’as pas le droit d’être expulsé. Cela vaut aussi pour O’Connell. Mais c’est vieux tout ça maintenant, les deux joueurs se sont calmés.

Êtes-vous meilleurs que l’an dernier ?
Je pense que l’on a tiré les leçons de la saison dernière. L’an dernier, si nous avions fait les mêmes vingt premières minutes que contre Montpellier, nous nous serions inquiétés…Là, nous n’avons pas paniqué, nous étions plus calmes, plus sereins. 
 
Recueillis par Guillaume Bonnaure.

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